La location est-elle une étape obligatoire pour les jeunes actifs ? Moins coûteuse que le crédit, elle est censée leur offrir plus de flexibilité. Dans les faits, ce n’est pas si simple. Cette liberté à court terme rend les locataires prisonniers à long terme d’un système qui les maintient dans la « précarité ».
La Location : Un Piège Financier ?
La question de la location en tant qu’étape obligatoire pour les jeunes actifs se pose souvent. Souvent perçue comme moins onéreuse que le crédit, elle promet une certaine flexibilité. Cependant, Saskia Fiszel, directrice générale de Virgil, start-up soutenant les primo-accédants, remet en question cette apparente liberté à court terme, soulignant comment elle peut conduire à une « précarité » à long terme.
L’Épargne via l’Acquisition Immobilière
Acquérir son logement va au-delà de la simple sécurité, c’est également un moyen d’épargner. Contrairement à l’idée souvent avancée selon laquelle les jeunes dilapideraient leur salaire en sorties, la réalité montre qu’une part significative de leurs revenus mensuels est absorbée par le loyer, laissant peu de marge pour l’épargne. L’achat immobilier offre une alternative, permettant à la banque de prêter une somme remboursée mensuellement, créant ainsi un effet de levier. Ce processus d’achat permet à l’acquéreur de constituer un capital, contrairement aux locataires qui enrichissent leur bailleur à travers leurs loyers mensuels.
L’Exemple de Claire et Arthur
Un cas concret avec Claire et Arthur illustre cette différence. Claire, ayant acheté à 30 ans avec l’aide de ses parents, accumulera 500 000€ de capital de plus que son homologue locataire, Arthur, sur une période de 15 ans. Les avantages de l’achat se manifestent clairement.
Dépasser les Faux Arguments pour l’Acquisition Immobilière
Malgré les freins à l’achat, certains arguments sont à nuancer. La croyance qu’il est inutile d’acheter si l’on envisage de déménager dans les 10 années à venir est contredite par l’augmentation des besoins avec l’âge, rendant l’accès à la propriété plus difficile au fil du temps. L’achat précoce, dès la sortie du cocon familial, est préconisé pour éviter de rester locataire toute sa vie. Le deuxième argument, la peur de la mauvaise affaire, est souvent infondé. Si l’achat dans un contexte défavorable peut créer des inquiétudes, les économies de loyer et le capital amorti peuvent compenser ces craintes. Économiser un euro vaut toujours mieux que verser un euro de loyer à quelqu’un d’autre. Enfin, la supposée liberté des locataires est remise en question. Être locataire, c’est être libre de payer un loyer toute sa vie, sans possibilité d’explorer d’autres options que continuer à louer. En revanche, les propriétaires ont la flexibilité de louer, vendre, ou réinvestir leur capital, offrant une perspective bien plus dynamique.
Ouverture du Marché Immobilier pour les Jeunes Actifs
La prétendue « génération du partage » refuse d’acheter ce qui n’a pas de valeur immédiate. Cependant, un bien immobilier prend de la valeur sur le long terme, le positionnant comme un choix d’investissement judicieux par rapport à des biens dépréciables tels que les voitures.Il est crucial d’ouvrir le marché immobilier aux jeunes actifs. Actuellement, 96 % des locataires de 25 à 34 ans le sont malgré eux, principalement en raison des contraintes financières. Pour éviter de créer une génération de locataires sans épargne ni patrimoine, il est impératif de revoir les critères de financement, reconnaissant la trajectoire de carrière des jeunes et favorisant l’accession à la propriété dès que possible. Sinon, une génération entière pourrait se retrouver bloquée sur le seuil de son logement, privée de l’opportunité de constituer un patrimoine solide.
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